La régulation des cryptomonnaies en Italie soulève des questions

La Banque d’Italie s’apprête à publier des directives crypto, franchissant une étape cruciale dans la mise en œuvre du règlement MiCA de l’Union européenne. Dans une déclaration qui fait déjà grand bruit, le gouverneur Fabio Panetta remet en cause le statut de Bitcoin en tant que monnaie, soulevant des questions fondamentales sur l’avenir des cryptos dans le pays.

Regulation crypto : une mise en œuvre stricte du cadre européen

La Banque d’Italie s’engage à élaborer des lignes directrices détaillées pour mettre en œuvre le règlement MiCA. En effet, dans son allocution du 9 juillet devant l’Association bancaire italienne, Fabio Panetta a mis en lumière la double ambition de ces directives : assurer une application rigoureuse de MiCA et renforcer la protection des utilisateurs crypto.

Différenciation des jetons pour une application adaptée

Le régulateur italien établit une distinction cruciale entre deux catégories de jetons répondant aux critères de paiement :

  • Les jetons de référence d’actifs (ART) : Ces jetons s’indexent sur un panier d’actifs diversifiés, visant à offrir une stabilité accrue.
  • Les jetons de monnaie électronique (EMT) : Une devise officielle unique soutient ces jetons, les rendant privilégiés pour les transactions courantes.

Panetta souligne que seuls les EMT, dont la valeur se lie directement à une monnaie fiduciaire, peuvent « assumer pleinement le rôle de moyen de paiement tout en maintenant la confiance du public. » Il considère ces jetons comme les plus aptes à remplir cette fonction.

La régulation des cryptomonnaies en Italie soulève des questions

Une approche prudente concernant les cryptomonnaies décentralisées

La Banque d’Italie maintient une posture de vigilance accrue envers les cryptos décentralisées telles que Bitcoin et Ethereum. Panetta a ainsi souligné les défis potentiels, mettant l’accent sur le risque d’utilisation de ces actifs pour contourner les réglementations fiscales et les dispositifs anti-blanchiment.

Les défis et sanctions associés aux cryptos

Il soutient que ces crypto ne réunissent pas les attributs essentiels pour assumer les trois fonctions fondamentales de la monnaie : moyen d’échange, réserve de valeur et unité de compte.

Dans le cadre de sa stratégie de régulation, l’Italie prévoit déjà un arsenal de sanctions dissuasives. Les infractions, allant de la manipulation de marché au délit d’initié, pourront être punies d’amendes pouvant atteindre 5 millions d’euros.

Une ouverture à l’innovation financière

Néanmoins, malgré cette approche prudente, l’Italie demeure réceptive à l’innovation financière. Ainsi, la Banque centrale a initié l’année dernière un programme ambitieux visant à familiariser les institutions financières italiennes avec les concepts de la finance décentralisée (DeFi) et des actifs tokenisés.

Cet équilibre entre régulation stricte et ouverture à l’innovation pourrait bien permettre à l’Italie de naviguer avec succès dans le complexe paysage des cryptomonnaies tout en protégeant les intérêts de ses citoyens.

En surveillant de près les développements de ce secteur en plein essor, l’Italie démontre son engagement à promouvoir une utilisation responsable et innovante des cryptomonnaies. La prudence et l’innovation peuvent coexister pour offrir à l’Italie une position forte dans l’économie numérique de demain.



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